Un temps de visionnage (une fois de plus) en baisse
De nouveaux chiffres l'attestent : la télévision est en perte de vitesse. Les derniers chiffres du Groupe Publicis et de Médiamétrie témoignent d'une baisse du temps de visionnage de la télévision de 9 minutes sur le premier semestre 2019. Alors si le temps moyen passé devant la télévision traditionnelle reste de 3h30 par Français, ce qui représente tout de même un temps important passé devant le petit écran, cette baisse de régime n'est pas la première sur les mois passés, bien au contraire.
Fin 2018, on constatait que les Français boudaient déjà la télévision car le temps moyen passé devant leur écran avait baissé de 3% en près d'un an, malgré des programmes et manifestations sportives ayant connu un très franc succès (naissance du mouvement des gilets jaunes, Coupe du monde de football...).
Bien que la télévision soit, aujourd'hui encore, le média de référence en France, force est de constater que de l'ombre lui est faite par des ennemis bien identifiés (la SVoD et le désormais géant Netflix), et d'autres, que l'on ne soupçonnerait moins : et si la télévision était son propre ennemi ?
SVoD, publicité, programmes diffusés... La télé en manque d'idées (et de budget) ?
<img class="alignright wp-image-27177 size-medium" title="SvOD, publicité, Netflix, TV" src="https://www.boutique-box-internet.fr/wp-content/uploads/sites/2/2019/08/.les-français-et-la-tv-300x200.jpg" alt="SvOD, publicité, Netflix, TV" width="300" height="200" />Du haut de ses 139 millions d'abonnés (chiffres de janvier 2018), Netflix fait aujourd'hui figure d'épouvantail à l'égard de la télévision. Et pour cause : le service de SVoD (subscription video on demand, ou "vidéo à la demande" en français) propose un catalogue de films et de séries d'une variété (et d'un nombre de programmes) — osons le terme — extraordinaire, sans compter les documentaires et dessins animés proposés sur la plate-forme.
Une augmentation comptée en millions
Le nombre d'abonnés de la plateforme de SVoD a augmenté de plus de 9,5 millions au premier trimestre de l'année 2019. Ces quelques millions viennent s'ajouter à la centaine de millions de comptes payants déjà inscrits sur Netflix depuis quelques années. Les chiffres témoignent toutefois d'une légère baisse à l'heure du bilan pour le deuxième trimestre, alors que de plus en plus de concurrents émergent dans l'univers de la vidéo à la demande.
Ce premier constat en entraîne un autre et l'on se doute donc de l'une des principales raisons de ce désamour pour la télévision : ses programmes ne séduisent plus les Français, surtout les plus jeunes (15-34 ans) qui la délaissent au profit des nouvelles séries qui paraissent chaque mois, lorsque que ce ne sont pas les réseaux sociaux qui viennent les détourner de la télévision.
Las des télé-réalités flirtant continuellement avec le voyeurisme, les jeunes (et moins jeunes) veulent dorénavant choisir ce qu'ils regardent (quitte à visionner leurs programmes en décalé), entraînant donc, avec cette envie, l'essor depuis quelques années déjà de la télévision de rattrapage, plus communément appelée « replay ». Les Français goûtent de plus en plus l'idée de pouvoir regarder ce qu'ils veulent quand ils le veulent grâce à la SVoD mais aussi aux replay accessibles sur les site des chaînes télévisées comme TF1 ou M6.
Avec l'avènement des nouvelles technologies et les avancées en la matière (forfaits mobiles 4G à prix cassés, arrivée imminente de la 5G, smartphones plus performants, phablettes...), les Français remettent en question, par leurs habitudes et grâce au numérique, la télévision linéaire, presque devenue archaïque malgré la connectivité Internet dont elle fait preuve.
Les longues minutes de publicité à la télévision n'arrangent pas les choses puisque l'on constate une certaine lassitude au sujet de ces spots dont on connaît coupablement chaque traître mot. Alors si la publicité est encore légion sur les sites des diffuseurs (il s'agit d'un moyen pour les chaînes de se rémunérer), elle est tout de même bien moins présente que durant une diffusion en heure de grande écoute (prime-time pour les intimes).
Quid de la publicité à la télé ?
Une étude OpionWay pour Sync. LP fait état du désintérêt des Français pour la publicité : 75% d'entre eux affirment ne pas prêter d'attention à la publicité qui passe à la télévision. La majeure partie d'entre eux en profitent pour s'éclipser dans une autre pièce et, tendance nouvelle, consultent leurs mails, leurs réseaux sociaux, via leur smartphone ou leur ordinateur portable.
La télévision a-t-elle dit son dernier mot ?
La télévision ne s'avoue pas vaincue, bien au contraire. Pouvant être visionné par plusieurs dizaines de millions de Français en prime-time, le petit écran jouit toujours d'une popularité qui lui est propre : fin 2018, un peu plus de 93% des foyers étaient équipés d'au moins un téléviseur et près de 77% des foyers disposaient, toujours à la même période, d'un téléviseur connecté par Internet (on parle également de Smart TV), ou un appareil tiers comme un ordinateur portable, une console de jeux.
Abrutissante, chronophage, manipulatrice... La télévision est accusée de bien des maux, qu'elle pourrait allègrement partager avec certains films et séries, les réseaux sociaux et Internet dans son ensemble, lesquelles volent la vedette au petit écran historique. Ce dernier ne manque pas de proposer des contenus qui, à défaut d'être instructifs parfois, sont rassembleurs, voire fédérateurs.
Les meilleures audiences de la télévision française le confirment : 22 millions de Français supportaient les Bleus durant la demi-finale de la Coupe du monde 2006 contre le Portugal. Plus récemment encore, nous étions plus de 19 millions a scruter et commenter chaque action (c'est fédérateur vous a-t-on dit !) de la finale de la Coupe du Monde 2018 face à la Croatie.
La télévision hertzienne doit, à l'aune de ces quelques constats, composer avec ce qu'Internet a de bon (et parfois de moins bon, en l'occurrence pour elle) à offrir. Si le net a tendance à nous éloigner de notre téléviseur, celui-ci n'est jamais bien loin.
Utilisée pour regarder ses films et séries préférés sur Netflix ou visionnée par le prisme de ses chaînes que l'on regarde en replay sur le web, la télévision traditionnelle continue de faire partie intégrante de nos divertissements, malgré une nécessité évidente de devoir se renouveler, si elle ne veut pas connaître le même déclin que la presse écrite.
Sources
- http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/tv/television-les-francais-zappent-la-publicite-18-10-2017-7339344.php
- https://www.csa.fr/Informer/Collections-du-CSA/Panorama-Toutes-les-etudes-liees-a-l-ecosysteme-audiovisuel/Les-observatoires-de-l-equipement-audiovisuel/L-equipement-audiovisuel-des-foyers-aux-3e-et-4e-trimestres-2018-TV-et-pour-l-annee-2018-radio
- https://www.mediametrie.fr/fr/lannee-tv-2018
- https://www.lesnumeriques.com/tv-video/la-population-francaise-decroche-de-la-television-traditionnelle-n138543.html
- https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/l-age-d-or-de-netflix-est-il-deja-derriere-lui-823930.html
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